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Elsa Ducrot reçoit un des prix "For Women in science" pour ses recherches sur Trappist-1 et le JWST



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Photo : ©L'Oréal

Elsa Ducrot, ancienne doctorante au sein de l’Exotic Lab (Unité de recherches en Astrobiologie / Faculté des sciences) est le lauréate d’un des prix « For Women in Science » de la Fondation L’Oréal. Ce prix lui est remis notamment pour les recherches qu’elle a effectuées durant ses quatre années de doctorat sous la direction de Michaël Gillon, astrophysicien à l’ULiège et à la tête de la découverte du système Trappist-1.

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ujourd’hui en séjour post-Doctoral à l’Université de Paris Saclay (France), Elsa Ducrot a effectué sa thèse au sein de notre université de 2017 à 2021 au sein de l’unité de recherche en Astrobiologie, sous la direction de Michaël Gillon. Quatre années à étudier les planètes potentiellement habitables en orbite autour d’étoiles ultra-froides. Des étoiles qui représentent aujourd’hui les cibles les plus favorables pour l’étude de planètes rocheuses situées dans la zone habitable de leur étoile et en transit - qui passent devant leur étoile du point de vue de l’observateur - avec des télescopes spatiaux tel que le James Webb Space Telescope. Pendant son doctorat, Elsa Ducrot s’est plus particulièrement intéressée au système exoplanètaire TRAPPIST-1 (découvert en 2017 par l’équipe de Michaël Gillon). « Au cours de ma thèse, j’ai rejoint le projet SPECULOOS dans le cadre duquel j’ai participé à la découverte de plusieurs nouvelles planètes autour d’étoiles ultra-froides, explique Elsa Ducrot. En parallèle j’ai dirigé l’analyse de milliers d’heures d’observation du système TRAPPIST-1 depuis le sol et depuis l’espace, qui ont permis de déduire avec précision les rayons et masses des 7 planètes et ainsi de proposer des scénarios sur leur composition interne, une première pour des exoplanètes rocheuses. »

Elsa Ducrot est l’une des 35 lauréates des Young French Talent Awards For Women in Science décernés par la Fondation L’Oréal.  « Recevoir un tel prix est toujours valorisant mais le fait qu’il récompense des « Jeunes Talents » et « Women in Science » le rend particulièrement important pour moi. J’estime que récompenser des jeunes chercheuses est essentiel non seulement pour mettre en avant des femmes en science afin de combattre les stéréotypes, mais aussi pour donner à des jeunes femmes en début de carrière une visibilité et une force de persévérance qui participeront à lutter contre notre faible représentation à des postes à hautes responsabilités. D’un point de vue plus personnel, j’apprécie particulièrement la multidisciplinarité des domaines de recherche qui transparait chez toutes les lauréates, et je suis très heureuse de savoir que j’intègre ce réseau privilégié de chercheuses qu’est « Women in Science ».

Quand on lui demande ce qu’elle apprécie le plus dans son métier de chercheuse : « Ce que j’aime le plus c’est l’objet de mes recherches, l’étude de la vie ailleurs dans l’univers, c’est ce qui donne un sens à mon métier. Travailler dans les sciences fondamentales signifie étudier quelque chose qui a existé, existe et existera bien au-delà de l’humanité, cela permet de prendre du recul. J’apprécie également l’aspect pluridisciplinaire de mes recherches car je pense qu’en faisant le pont entre différents domaines, comme dans mon cas l’astronomie, la biologie et la chimie, on comprend plus de choses. Plus généralement, une carrière de chercheuse en astronomie offre une grande place à la créativité et à la liberté. La liberté car on peut se lancer à peu près sur n’importe quel projet si l’on en a envie et la créativité car la méthode scientifique nous pousse à imaginer toutes les possibilités et ouvrir toutes les portes. Enfin, toutes ces projets sont maintenus par des relations de confiances solides entre les différents membres d’une équipe, ce que je trouve très fort et gratifiant. »

A l'annonce de ce prix, son directeur de thèse, Michaël Gillon a souligné que "de nombreux domaines continuent à souffrir d'une inégalité de genre persistant souvent sous une forme plus insidieuse que par le passé. La recherche scientifique fait hélas partie de ces domaines. Pour s'en convaincre, il suffit de regarder la liste des prix nobels de physique des dix dernières années. Elle comprend 28 lauréats, dont ... deux femmes ! Cette inégalité doit impérativement disparaître, et pour ce faire il est important d'insister sur le fait que l'excellence scientifique ne dépend pas du genre, mais bien du développement, dans un environnement adéquat (éducation, motivation, support, etc), de qualités intellectuelles présentes chez TOUS les êtres humains. En célébrant l'excellence scientifique démontrée par des scientifiques féminines de talent, le Prix L'Oreal-UNESCO participe à cet effort oh combien nécessaire. Pour avoir supervisé sa thèse de doctorat et avoir eu la chance de la cotoyer et de travailler avec elle durant plusieurs années, je me réjouis de voir ce prix attribué à Elsa car elle le mérite amplement. Elle est non seulement une excellente scientifique promise à une brillante carrière, mais aussi un être humain admirable. Je n'ai aucune doute que la médiatisation de ses qualités via ce prix inspirera de nombreuse jeunes filles brillantes à se lancer dans des études scientifiques. La science moderne en a grand besoin !"

A propos des prix Women for Science de la Fondation L’Oréal

En 1998 L'Oréal s'associait pour la première fois à l'UNESCO pour créer le programme For Women in Science afin de récompenser des femmes scientifiques exceptionnelles et d'améliorer l'image des femmes dans les sciences. En 2000, le programme a commencé à valoriser des Rising Talents, des femmes scientifiques en devenir au niveau mondial. La même année, la Fondation L'Oréal créait le programme "For Girls in Science afin d'inciter les jeunes femmes à envisager une carrière scientifique.

En savoir plus

Trappist-1

Consortium SPECULOOS

Thema JWST

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