Projet Erasmus CHILDRN

Visite de deux professeurs de l’Université nationale des Maldives à l’Observatoire Hugo



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Dans le cadre d’un projet Erasmus intitulé CHILDRN, , avec l’appui de la Commission européenne, l'Observatoire Hugo du Département de Géographie accueillait en novembre dernier deux professeurs de l’Université nationale des Maldives. Une délégation officielle de 4 personnes les a rejoints pour la dernière semaine.

L’objectif de ce projet Erasmus, qui se prolongera jusqu’au début 2024, est de contribuer à l’amélioration de l’enseignement supérieur aux Maldives et d'accroitre les collaborations entre nos 2 universités. Deux autres universités européennes sont partenaires : l’Université de Paris et l’université de Bratislava. 

Mariyam Nadhira est diplômée en Information Technology. Elle a élaboré les programmes suivants dans le cadre du bachelier en technologie de l’information à MNU :  TIC au service du développement / Modélisation des données et des processus/ Système de gestion de base de données / Technologie multimédia / Technologie et applications multimédias.   Elle a également collaboré au projet "AMED - Advancing higher education in Maldives through e-learning development ». 

Ahmed Aslam Waheed est chargé de cours au Department of Environment and Natural Sciences pour les étudiants du Bachelor of Environmental Management et ceux du Bachelor of Science.

Tous deux estiment que le niveau de prise de conscience de la situation climatique est encore très insuffisant parmi la population des Maldives. Le département dont ils font partie a diffusé des cours multimedia en ligne, des videos, des flyers et des posters, mais cela ne touche qu’une partie limitée de la population, qui est déjà la plus informée.

La gestion du risque environnemental est au cœur d’un projet de nouveau bachelier qui débutera en février 2023 à l’Université nationale des Maldives. Le changement climatique risque en effet d’avoir un impact très important sur les Maldives. Cet archipel est composé de 1 192 îles, dont environ 200 sont habitées. C’est une destination très prisée des voyageurs : le tourisme y représente 40 % du PIB. Mais pour ces îles, l’avenir n’est pas rose. 80 % des terres sont situées à moins d’un mètre au-dessus du niveau de la mer. C’est une des zones les plus vulnérables au monde à la montée des eaux de la mer. L’érosion est déjà importante, or la seule source de production de sable, ce sont les coraux. Ceux-ci sont sensibles au réchauffement et à la pollution. Enfin, l'archipel connait des catastrophes climatiques (tsunamis, pluies diluviennes) dont la fréquence augmente. 

Les deux professeurs espèrent que le nouveau bachelier en gestion des risques environnementaux attirera beaucoup d’étudiants, car nombreux sont les défis que les Maldives vont devoir affronter dans un avenir de plus en plus rapproché :

  • érosion des iles due à la montée des eaux : disparition de la majorité des terres habitables prévisible à brève échéance
  • acidification de l’océan causant la mort des coraux : 80% sont déjà endommagés
  • pollution due à la non-gestion des déchets
  • perte de rentabilité des activités économiques (tourisme et pêche)
  • fossé grandissant entre les resorts (iles dévolues aux touristes) et les iles occupées par la population autochtone (500.000 habitants) .

Au cours des deux semestres prochains, un échange Erasmus sera organisé, auquel 5 étudiants de master de l’université de Liège pourront participer pour effectuer un séjour de recherches de 2 mois maximum aux Maldives. Plus d’informations sur cet échange auprès de Pierre Ozer. Par ailleurs, un séminaire international de recherches aura lieu sur place du 27 février au 1er mars 2023.

Quelques chiffres :

  • l'île-poubelle de 0,43 km2, Tilafushi, emmagasine 330 tonnes de déchets par jour1, dont environ 200 tonnes d'ordures ménagères, et 100 tonnes de déchets industriels2. Chaque touriste visitant l'archipel - un million annuellement - produit 7,2 kg d'ordures par jour, contre 2,8 kg pour un Maldivien3) ; par conséquent l'île croît de 1 m2 par jour4. La conséquence de cette activité de stockage des déchets sans tri ni traitement5 est un niveau de pollution extraordinaire, autant du sol que de l'eau et surtout de l'air, une partie des déchets étant constamment en feu, libérant un épais panache de fumée au-dessus de l'île, qui atteint parfois la proche capitale Malé.
  • selon le dernier rapport du GIEC, 30 % des émissions anthropiques de CO2 ont été absorbées  par les océans, ce qui cause leur acidification. A l'heure actuelle, le pH* de l'eau est passé de 8,2 à 8,1 depuis le début de l'ère industrielle, ce qui correspond à un changement de 30 % de l'acidité océanique. Cette acidification affecte de nombreux organismes marins (en particulier ceux utilisant le carbonate de calcium, comme les coquillages), les écosystèmes marins et les activités de pêche. Plus d'informations

En savoir +

CHILDRN, un projet interdisciplinaire visant à renforcer le leadership climatique maldivien 

CHILDRN - Climate Change Diplomacy, Leadership and Resilience

 

Photo : Réception de la délégation officielle au Rectorat – @ULiège - M. Houet

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