Philippe WALTER • Docteur honoris causa facultaires 2023

Sur proposition de la Faculté des Sciences



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Physicien spécialisé dans l’étude des matériaux du patrimoine culturel, Philippe Walter est directeur de recherche au CNRS et attaché à Sorbonne Université.

iconeInfo Monsieur Philippe Walter donnera une conférence publique intitulée "Le rôle des matériaux dans la création artistique. L’imagerie chimique pour étudier les oeuvres d’art ", le vendredi 24 mars 2023 à 14h00. 

Philippe Walter est un physicien spécialisé dans l'étude des matériaux du patrimoine culturel et est actuellement Directeur de recherche de classe exceptionnel au CNRS et attaché à Sorbonne Université. Né en  1967 à  Saint-Cloud, il étudie la physique et la science des matériaux dans le cadre du magistère interuniversitaire de physique à l'École normale supérieure de Saint-Cloud-Lyon (1986-1990). Il rejoint ensuite le laboratoire de recherche des Musées de France et le laboratoire de géochimie de l'université Paul-Sabatier à Toulouse, où il soutient son doctorat en sciences de la Terre en 1993. Recruté au CNRS par l'Institut de chimie, il est chargé puis directeur de recherche au Centre de recherche et de restauration des musées de France jusqu'en 2011. Il y dirige l'équipe CNRS de 2008 à  2011 et, début 2012, crée à l'université Pierre-et-Marie-Curie (Sorbonne Université) le Laboratoire d'Archéologie Moléculaire et Structurale (LAMS), une unité mixte de recherche avec le CNRS qu’il dirige encore. En 2013-2014, il a été titulaire au Collège de France, de la chaire annuelle « Innovation technologique Liliane Bettencourt ».

Ses recherches l'ont amené à développer des instruments innovants pour l'analyse de microéchantillons ou pour l'analyse directement effectuée sur les œuvres. Il a ainsi contribué au développement des analyses par faisceaux d'ions avec l'accélérateur AGLAE installé au palais du Louvre, dont il a dirigé l'équipe de  2003 à  2011. Il s'est par ailleurs intéressé à l'utilisation du rayonnement synchrotron pour l'analyse de produits cosmétiques anciens et de peintures. Il a joué un rôle pionnier dans ce domaine et a fédéré la communauté nationale en proposant de créer le groupement de recherche Synchrotron et Patrimoine, dont il a été le directeur adjoint de  2004 à 2007. En parallèle, il a conduit la construction de prototypes d'instruments d'analyse, portables et légers, permettant de travailler sur les terrains archéologiques ou dans les musées. Ces outils lui ont permis de réaliser différentes études, notamment sur les peintures corporelles de momies en Chine et au Chili. Afin d'effectuer ces développements technologiques, il a travaillé avec de nombreuses équipes expérimentales en France et à l'étranger, en particulier à Grenoble avec l'Institut Néel et l'European Synchrotron Radiation Facility (ESRF). Il est également initiateur du projet de mini-synchrotron ThomX qui a pour objectif la création d’une source de rayons X compacte de 45 keV.

Sa démarche dans le domaine de l'archéologie et de l'art l'a conduit à s'intéresser à des périodes variées, de la préhistoire à l'époque moderne. Il a dirigé différents programmes de recherche, dont un au sujet des habitudes cosmétiques de l'Antiquité, en collaboration durant 16  ans avec les laboratoires de recherche de L'Oréal. Il a ainsi caractérisé les compositions et propriétés des maquillages, tant sur des statuettes féminines du Paléolithique supérieur que dans des flacons à fards égyptiens et romains. Il a également étudié les peintures de grottes ornées, de tombes égyptiennes et gréco-romaines ou celles de certains artistes de la Renaissance, comme Léonard de Vinci. Ses travaux aident à comprendre l'évolution des techniques utilisées durant la vie de l'artiste ou au cours des siècles, et à mieux connaître ceux qui ont conçu et réalisé ces œuvres. Ces recherches montrent aussi que les manifestations artistiques sont une clé possible pour redécouvrir l'histoire de la chimie.

Sa production scientifique est importante avec plus de 260 articles dans des domaines liés à l’analyse du patrimoine culturel et du développement de nouvelles technologies analytiques. Philippe Walter est aussi un excellent conférencier et enseignant. Il a été notamment professeur invité de notre université pendant plusieurs années dans le cadre du Master en archéométrie.

Pour ses recherches et sa carrière, il a obtenu de nombreux prix prestigieux, comme par exemple les médailles de Bronze (2000) et d’Argent (2008) du CNRS, le Prix Franklin-Lavoisier (remis à Philadelphie, USA) décerné par la Chemical Heritage Foundation et la Fondation de la Maison de la Chimie (2010) ou encore  le Grand Prix Joseph-Achille Le Bel de la Société Chimique de France (2017). Il est aussi membre élu de l’Academia Europaea depuis 2019 et Membre élu de l’European Academy of Sciences and Arts (EASA) depuis 2017.

Il est en outre co-fondateur de la Gordon Research Conference « Scientific Methods in Cultural Heritage Research » et Vice-chair de la première manifestation « Non-destructive imaging and micro- analysis in cultural héritage » en 2012. Il a été aussi directeur ou co-organisateur d’une quinzaine de colloques internationaux en France et à l’étranger, en particulier les écoles « Molecular and Structural archaeology : how did solid-solid transformation occur ? » en 2006, « Non-invasive analysis of painting materials » en 2010 et « The materiality of artistic creation : weaving art, literature and chemistry” en 2015, dans le cadre de l’International School Hubert Curien of molecular and structural archaeology, Erice, Italie.

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