Expédition scientifique

Délimiter les réponses des écosystèmes de l'océan Austral au changement climatique



Photo ©PolarSteps

C’est dans le cadre du projet TANGO1, financé par BELSPO, que neuf chercheurs belges (ULiège, ULB et UGent) ont embarqué à bord d’un voilier avec pour destination l'océan Austral. Pendant un mois ils vont récolter un maximum d’échantillons en vue de mieux comprendre les réponses des écosystèmes aux changements environnementaux dans l’océan Austral.

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es chercheurs belges ont mis le cap sur l'Antarctique à bord d’un voilier. Leur objectif ? Contribuer à notre compréhension des réponses des écosystèmes aux changements environnementaux en cours dans l'océan Austral. Au sein de l’équipe, neufs chercheurs issus des Universités de Liège, Bruxelles et Gand, dont Bruno Delille - glaciologue et biogéochimiste, chercheur qualifié F.R.S-FNRS, Axelle Brusselman, glaciologue et biogéochimiste, boursière de doctorat et Martin Dogniez, écologiste, aspirant F.R.S-FNRS, chercheurs au sein de l’unité de recherches FOCUS de la Faculté des Sciences de l’ULiège. Restés à Liège, les écologistes marins Loïc Michel – chargé de cours - et Gilles Lepoint - maître de recherches F.R.S-FNRS - analyseront les données récoltées par leurs collègues.

« Cette mission est assez originale dans la mesure où les chercheurs utiliseront le voilier comme plateforme de recherche, explique Loïc Michel. L'objectif de la mission TANGO1 est d'observer les réponses des écosystèmes marins de l'Antarctique au changement climatique, en particulier à faible profondeur. » Comme les changements climatiques sont importants et s'intensifient dans les régions polaires, des changements dramatiques dans la structure et la fonction des écosystèmes peuvent se produire et seront difficiles, voire impossibles, à inverser. « Le débat en cours au niveau du GIEC et du SCAR – le Comité Scientifique de la Recherche en Antarctique-  met en évidence le manque de connaissances sur les différents seuils et les différents états des écosystèmes, leur habitabilité et leur stabilité, et s'il s'agit de véritables états alternatifs du même système, reprend Bruno Dellile, promoteur du projet pour l’Université de Liège. On ne sait pas non plus dans quelle mesure les points de transition sont des seuils, alors que cette connaissance est cruciale dans la gestion des écosystèmes pour maintenir l'habitabilité à long terme dans un contexte de changement global et pour la protection de la biodiversité et des services écosystémiques en tant que partie de l'environnement naturel. »

En étudiant les seuils écologiques à différents niveaux d'organisation - notamment les communautés, les interactions entre espèces, les populations, les processus et les fonctions - ainsi que les écosystèmes entiers - en mettant l'accent sur le benthos, les organismes vivant en contact étroit avec le fond marin, le projet scientifique TANGO vise à identifier non seulement les conditions d'habitabilité, mais aussi les facteurs qui compromettent l'habitabilité, comme le déséquilibre du cycle du carbone. Les chercheurs effectueront des travaux détaillés sur la biodiversité dans différents domaines, en combinant un éventail de techniques : plongée sous-marine, déploiement de drones, submersible télécommandé (ROV), imagerie 3D, études isotopiques et génétiques.

L'ensemble de l'équipage sera de retour en Argentine à la mi-mars. Ensuite, certains membres rentreront en Belgique, mais d'autres, dont Martin Dogniez de l'ULiège, continueront à échantillonner le benthos dans les fjords de Patagonie en collaboration avec des collègues locaux.

Cette expédition s'inscrit dans le cadre du projet BRAIN-BE "TANGO", financé par BELSPO, la politique scientifique belge.

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