Expédition scientifique

MOSAiC, la plus grande expédition scientifique en Arctique



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La plus grande expédition scientifique jamais organisée vers l’Arctique a officiellement été lancée ce 20 septembre 2019 depuis le port de Tromsø en Norvège. Baptisée MOSAiC, pour Multidisciplinary drifting Observatory for the Study of Arctic Climate, cette mission - qui implique de nombreux organes scientifiques, dont des chercheurs de l’Université de Liège – va permettre de recueillir de données concernant l’évolution du processus climatique dans cette région fortement impactée par les changements climatiques qui s’opèrent au niveau mondial.

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Arctique est la région du monde qui enregistre le réchauffement le plus élevé de ces dernières décennies. Comprendre les raisons de ce réchauffement, l’impact qu’il a sur cette zone et les répercussions que cela pourrait avoir sur d’autres régions de la planète est donc crucial. C’est l’objectif de la mission MOSAiC qui rassemble des équipes de recherche issues de 17 pays*, parmi lesquels la Belgique qui sera représentée par des chercheurs de l’unité de recherches FOCUS de l’ULiège. Pendant une année, 6 équipes de recherche se relaieront à bord du Polarstern, le plus gros navire scientifique d’Europe qui va se laisser emprisonner dans les glaces de l’Arctique, afin de collecter des données sur l’atmosphère, la glace de mer, l’océan, l’écosystème ou encore le cycle biogéochimique de l’Arctique afin de mieux comprendre les interactions qui façonnent le climat arctique et la vie dans l'océan Arctique.

Bruno Delille, chercheur qualifié FRS-FNRS de l’Unité d’Océanographie Chimique (Unité de recherche FOCUS / Faculté des Sciences), prendra part au dernier relais de l’expédition. « Un des principaux objectifs de notre groupe est d’estimer le rôle de la banquise arctique comme source ou puits de gaz à effet de serre pour l’atmosphère, dans un contexte où la banquise évolue très rapidement à cause des changements climatiques. Du fait des contraintes logistiques inhérentes au travail en Arctique, notre vision est désespérément parcellaire - quelques semaines d’étude par ci, quelques mois au plus par-là - avec lesquels il est difficile de tirer un bilan annuel fiable des flux de gaz à effet de serre, explique le chercheur. MOSAiC est une opportunité vraiment unique d’étudier ces questions et d’intégrer nos mesures au cours d’un cycle annuel complet, en plein cœur de l’arctique, dans une des régions les plus inaccessibles. C’est un effort logistique exceptionnel, jamais conduit jusqu’alors. MOSAiC sera pour nous un pas en avant déterminant, et donc un objectif essentiel. Nous serons à bord responsables des mesures d’oxyde nitreux, un des principaux gaz à effet de serre, et collaborerons pour la mesures de deux autres gaz plus connus, le dioxyde de carbone et le méthane. »

MOSAiC©StefanHendricks 

L'expédition MOSAiC, dont le budget est de 140 millions d’euros, est dirigée par l'Institut Alfred Wegener du Centre Helmholtz pour la recherche polaire et marine (AWI), présente des défis sans précédent. Une flotte internationale de 4 brise-glaces, d'hélicoptères et d'avions ravitailleront le Polarstern pour son voyage épique. Au total, 600 participants internationaux, dont la moitié sont des chercheurs, participeront à cette mission. La mission se terminera à la fin de l'été 2020 arctique, le Polarstern se libérera des glaces et retournera à son port d'attache de Bremerhaven, en Allemagne, où il devrait arriver mi-octobre 2020.

Infographic MOSAiC 

Pour Markus Rex, Directeur de l’expédition et chercheur au Alfred Wegener Institute : "Cette mission est révolutionnaire. Jamais auparavant il n'y avait eu une expédition aussi complexe dans l'Arctique. Pour la première fois, nous pourrons mesurer les processus climatiques dans le centre de l'Arctique en hiver. Ainsi, pour la première fois, nous serons en mesure de comprendre cette région et de la représenter correctement dans les modèles climatiques. L'Arctique est l'épicentre du réchauffement de la planète et a déjà subi des changements spectaculaires. Et c'est la cuisine de la météo pour notre météo en Amérique du Nord, en Europe et en Asie. Les conditions météorologiques extrêmes comme les éclosions d'air froid de l'Arctique en hiver ou les vagues de chaleur en été sont liées aux changements qui surviennent dans l'Arctique. En même temps, les incertitudes de nos modèles climatiques ne sont nulle part plus grandes que dans l'Arctique. Il n'y a pas de pronostic fiable sur la façon dont le climat arctique se développera davantage ou sur ce que cela signifiera pour notre climat. Notre mission est de changer cela. ”

*Belgique, Canada, Chine, Danemark, Finlande, France, Allemagne, Grande-Bretagne, Japon, Pays-Bas, Norvège, Pologne, Russie, Espagne, Suède, Suisse et Etats-Unis.

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