Projet scientifique

Projet KATABATA : les trois stations installées



Les trois stations du projet KATABATA, porté par Damien Ernst (Montefiore/Sciences appliquées) et Xavier Fettweis (SPHERES / Faculté des Sciences), sont enfin montées. Les premières données se bousculent sur les serveurs, montrant des courbes de vents puissantes, mais les ennuis ne sont pas encore toute à fait derrière l’équipe scientifique de l’Université de Liège. Derniers rebondissements …

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algré des conditions météorologiques difficiles et l’arrivée de l’hiver au Groenland, les deux dernières stations du projet KATABATA – qui vise à mesurer la capacité éolienne des vents catabatiques au sud du Groenland - ont été installées avec succès aux deux endroits prévus par l’équipe de recherche de l’ULiège. Avec succès ? C’est en tout cas ce que pensait l’équipe au moment de la finalisation de l’installation de la troisième station (dans une ancienne vallée glacière à quelques kilomètres de la calotte) pensant déjà à savourer cette victoire au chemin du retour vers la France. Quelques heures seulement après l’installation de la dernière station, Xavier Fettweis s’est rendu compte qu’un branchement n’avait pas été correctement réalisé, et ce, sur les trois stations. Un branchement d’une importance capitale puisqu’il permet l’alimentation en énergie des stations par les panneaux solaires qui sont doivent fournir cette énergie électrique nécessaire au bon fonctionnement des stations. « Sans ce branchement, notre projet risquait fort de prendre fin bien plus tôt que prévu, sourit Damien Ernst, ingénieur à l’ULiège. Les stations n’auraient tenu que quelques jours et puis basta, il aurait fallu attendre un an avant de pouvoir aller résoudre le problème. Mais nous ne voulions pas que ce projet puisse s’arrêter en si bon chemin, j’ai contacté Michaël Fonder, notre ingénieur ULiège toujours sur place et avons fini par trouver une solution. » Une solution de la dernière chance puisque, l’hiver pointant le bout de son nez, il ne fallait pas perdre une minute de plus pour intervenir. C’est donc à bord d’un bateau de pêche que Michaël a pu rallier les trois points d’installation pour rectifier les branchements. « Malgré un montage à blanc, l’équipage n’aurait pas pu prévoir ce problème, reprend Damien Ernst. Michaël, en lisant attentivement le plan, a détecté une faute dans le manuel d'installation, confirmée par le constructeur finlandais des stations. Ils n’ont vraiment rien à se reprocher !»

Dimanche, Michaël Fonder a enfin pu annoncer la bonne nouvelle à l’équipe « J'ai pu corriger les branchements et toutes les stations sont maintenant complètement opérationnelles ! Heureusement que la météo a été clémente ce week-end, parce que je pense que c'était la dernière fenêtre où nous pouvions intervenir avant un certain temps. »

Des vents puissants, comme prévu

Depuis leurs installations, les stations ont déjà pu transmettre de nombreuses données  sur le serveur de l’ULiège dévoué au projet. Et les premières données enregistrées tendent à confirmer la prévision des chercheurs. « Nous avons reçu des données très encourageantes, se réjouit Xavier Fettweis, climatologue à l’ULiège. Des premières courbes qui démontrent une forte activité éolienne avec des vents atteignant déjà les 100 km/h, ce qui corrobore nos estimations. » 

Fig 1 KATABATA premieres courbes 

Figure : Vitesse de vent à 10m (en km/h) du 7 au 16 septembre 2020, mesurée toutes les 20 minutes aux 3 stations météo AWS (ligne tiretée) et simulée pour ces 3 stations par le modèle du climat MAR (ligne pleine) développé au Laboratoire de Climatologie d'ULiège.

Il reste encore une interrogation sur le projet, une donnée sur laquelle les chercheurs ne sont encore surs de rien… il faut que les mats des stations tiennent le coup compte tenu de l’intensité des vents – pouvant atteindre les 200km/h -  qui peuvent s’abattre en dévalant les côtes sud du Groenland. En attendant les chercheurs restent confiants et espèrent pouvoir rapidement émettre des premières tendances, grâce notamment au modèle MAR, un modèle de modélisation du climat utilisé dans de nombreuses collaborations scientifiques internationales et développé par le Laboratoire de climatologie de l’ULiège, pour confirmer le fait que ces vents pourraient constituer une source incroyable d’énergie renouvelable.  

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Youtube

Projet KATABATA : installation des 3 stations

Les premières données transmises par les stations tendent à confirmer l’intuition des chercheurs de l’ULiège … des vents impressionnants !

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