Conférence grand public

Impacts bénéfiques de l’infection par un gammaherpèsvirus

sur le développement de pathologies immunitaires respiratoires


Infos

Dates
14 décembre 2021
Lieu
Visioconférence
Horaires
16h00

En raison des mesures sanitaires liées au COVID-19, la conférence se fera en visioconférence par Teams.

Réjoindre la visioconférence

 

La Fondation Marcel-Florkin a le plaisir de vous inviter à la remise de son Prix annuel. A cette occasion, le lauréat du Prix 2019-2020, le Dr. Mickaël Dourcy donnera une conférence grand public intitulée "Impacts bénéfiques de l’infection par un gammaherpèsvirus sur le développement de pathologies immunitaires respiratoires".

La conférence

Les gammaherpèsvirus (ɣHV) sont des virus extrêmement prévalents, tant chez l’homme que chez les animaux. Ils infectent leur hôte de façon persistante suite à l’établissement et au maintien d’une infection latente. L’herpèsvirus murin 4 (MuHV-4) est un pathogène naturel de rongeurs et un modèle d’infection par un ɣHV chez la souris de laboratoire. Comme tous les ɣHV, le MuHV-4 module profondément le système immunitaire de son hôte pour accomplir son cycle biologique. De façon surprenante, il a été observé que ces modulations peuvent conférer à l’hôte une protection inattendue contre certains pathogènes hétérologues.

Les immunopathologies respiratoires sont une source de préoccupation majeure en santé publique, spécifiquement dans les pays développés. En particulier, l’asthme allergique affecte plus de 300 millions de personnes dans le monde et l’immunopathologie de type 2 induite par les vaccins inactivés HRSV (virus respiratoire syncytial humain) a empêché, jusqu’à aujourd’hui, la mise sur le marché d’un vaccin à l’encontre de ce virus qui est pourtant un agent majeur de broncho-pneumopathies infectieuses chez les enfants et les personnes âgées.

Dans le contexte de la théorie de l’hygiène, des études épidémiologiques suggèrent qu’une infection primaire plus tardive aux ɣHV humains favoriserait le développement ultérieur de sensibilisations allergiques. En utilisant le modèle MuHV-4, nous avons voulu tester in vivo l’impact de l’infection par un ɣHV sur le développement d’une part, d’une inflammation respiratoire allergique induite par des extraits d’acariens (HDM) (étude 1) et, d’autre part, d’une immunopathologie de type 2 anti-pneumovirus, grâce à un modèle utilisant le pneumovirus murin (PVM) pour reproduire la pathologie HRSV originale (étude 2).

Nos résultats ont démontré que les souris infectées par le MuHV-4 sont protégées du développement des pathologies respiratoires, tant allergique que vaccinale. Par ailleurs, nous avons observé que le MuHV-4 confère une protection clinique à l’encontre d’une surinfection hétérologue par le PVM.
Le mécanisme de protection de l’asthme allergique a été caractérisé; le cycle lytique pulmonaire du MuHV-4 entraîne une déplétion sévère de la niche alvéolaire, qui est repeuplée par des précurseurs monocytaires dérivés de la moelle osseuse se différenciant en macrophages alvéolaires (AM) différents des AM résidents tant au niveau phénotypique que fonctionnel. En effet, chez les souris préalablement infectées par le MuHV-4, ces AM dérivant des monocytes expriment des propriétés régulatrices qui bloquent l’activation des cellules dendritiques impliquées dans la sensibilisation allergique et qui, in fine, médient le phénotype protecteur.

En conclusion, nous avons démontré que l’infection par un ɣHV peut protéger son hôte du développement de maladies respiratoires d’importance en santé publique. Le remplacement des AM résidents par des monocytes régulateurs semble être un levier majeur de modulation à long terme de l’immunité innée après des infections microbiennes, pouvant contribuer à la compréhension des mécanismes sous-jacents à la théorie de l’hygiène. Ces résultats offrent des perspectives de travail intéressantes dans la recherche thérapeutique contre ces pathologies respiratoires.

 

Le conférencier

Mickaël DOURCY a obtenu son diplôme de Médecine vétérinaire en juin 2012, année durant laquelle il réalise son stage de fin d’étude et son TFE en recherche fondamentale, dans le laboratoire d’immunologie-vaccinologie de la faculté de médecine vétérinaire de l’université de Liège, sous la supervision du professeur Laurent Gillet. Il décide d’y entamer une thèse de doctorat et obtient un financement du FNRS. Son projet de thèse a pour objet l’étude de l’impact des infections par les gammaherpèsvirus sur le système immunitaire de leur hôte. Il défend publiquement sa thèse en décembre 2017 et obtient son PhD. Depuis octobre 2017, il travaille comme assistant en anatomie vétérinaire et développe par ailleurs un projet de recherche sur le BRSV.

 

Prix Marcel Florkin

Le Prix Marcel Florkin récompense un chercheur/une chercheuse dont l'ancienneté doctorale est inférieure à 3 ans au 1er janvier 2019, qui se sera distingué par la publication d’un mémoire original (master ou doctorat) réalisé à l’Université de Liège. Ce travail a pour objet la recherche ou ses applications, en biochimie au sens large, ou en histoire des sciences, spécialement de la médecine, qui constituaient les domaines de prédilection de Marcel Florkin et qui ont largement contribué à établir sa réputation sur le plan international.

Marcel Florkin, fondateur de la biochimie comparée

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