Rencontre avec Arsène Mango, Master en Sciences géologiques (2015) et Docteur en Sciences (2019). Scientifique engagé, Arsène Mango travaille au sein de l’entreprise Fugro à Louvain la Neuve, tout en poursuivant une collaboration avec l’Université de Goma.

Mango Arsene 

Formation

Adolescent, je voulais faire les sciences politiques, attiré par l’occupation de postes à responsabilité dans la société où je pourrais contribuer à changer le bien être de ceux qui m’entourent. Pourtant, lors de mes études secondaires j’ai fait les sciences économiques, sans doute parce que tous mes amis à l’époque avaient choisi cette orientation.

Mais arrivé en Belgique à 18 ans, j’ai décidé de faire des études en géologie. J’ai toujours entendu que mon pays d’origine, la République démocratique du Congo, était un scandale géologique.  Malgré la multiplicité et la richesse des minerais qu'on y trouve,  sa population est parmi les plus pauvres du monde. Alors, faire des études de géologie était pour moi un moyen qui pourrait m’aider à retourner dans mon pays, et pourquoi pas avec des solutions pour contribuer à ce que ces richesses géologiques servent d’abord à la population congolaise. Car souvent, il faut apprendre pour agir.

Le choix d’un master au Département de Géologie de l’Université de Liège s’est alors imposé, par les cours qui y étaient proposés et par sa réputation. Les membres du département sont des experts respectés et reconnus. À la fin de mon master en sciences géologiques j’ai décidé de poursuivre avec un doctorat , car les carrières dans la recherche et dans l’enseignement m’attiraient de plus en plus. J’ai alors postulé pour une bourse du FRIA, puis du FNRS, je n’ai malheureusement décroché aucune. Pourtant en début 2016, j’ai décidé de faire mon doctorat sans financement. J’ai alors tout mis en œuvre pour le faire en 3 ans.

Points forts de la formation

Les collaborations nombreuses entre départements et facultés. En étant dans le département de géologie, on avait la possibilité d’avoir des cours avec les étudiants des autres départements. Les nombreux travaux pratiques.

Arsène Mango

Profession

A la fin de ma thèse, en mai 2019, j’ai d’abord été contacté par l’Université de Goma, en République Démocratique du Congo, pour les aider en dispensant quelques cours dans leur département de géologie. En septembre 2019, j’ai postulé pour un poste de remplacement comme Maitre-assistant à la Haute Ecole Robert Schumann en Province du Luxembourg. Poste que j’ai occupé pendant un an. 

Je travaille depuis octobre 2020 comme technicien de Laboratoire au sein de l’entreprise Fugro à Louvain la Neuve, tout en poursuivant une collaboration avec l’université de Goma, principalement en y dispensant des cours.
Au sein du laboratoire Fugro, le travail consiste à réceptionner les échantillons de sol provenant de plusieurs régions d’Europe, principalement du milieu marin, de les dispatcher pour différents tests d’identification/classification, d’analyses chimiques et des essais mécaniques, en vue de fournir un ensemble complet de solutions : conception, faisabilité, développement, installation, exploitation, etc. il s’agit bien sûr d’un travail d’équipe.

J’ai la chance de travailler dans une équipe multiculturelle et multidisciplinaire. Ce qui me pousse à toujours apprendre. Voilà ce qui me plait dans ce travail. En plus du fait de savoir que nos résultats contribuent à apporter des solutions pour des projets d’ingénierie.

Quels ont été les apports de votre formation dans votre vie professionnelle et sur le plan personnel ?

Au sein de notre laboratoire, mon regard de géologue complète celui des ingénieurs. Ma thèse de doctorat a consisté à caractériser différents sols belges en vue de les utiliser comme matériaux de construction. Ce qui m’a permis d’acquérir une connaissance sur le comportement des sols, utile pour le travail que je fais aujourd’hui.

Sur le plan personnel, ma formation à l’ULiege m’a permis entre autres de développer une rigueur scientifique, une aisance rédactionnelle, un esprit de vulgarisation, un respect des délais, une attention aux détails.

Souhaitez-vous partager un évènement particulièrement enrichissant de votre parcours ?

Durant ma thèse de doctorat j’ai eu l’occasion de participer au concours « Ma thèse en 180 secondes », en 2018, en vulgarisant le sujet de ma thèse par l’histoire des 3 petits cochons. Je me rappelle que lorsque j’ai été engagé pour ce boulot, le directeur qui avait pris la décision de m’engager m’avait dit, tu sais j’ai pris la décision de t’engager lorsque je suis tombé sur ta vidéo des 3 petits cochons. La directrice de la Haute école Robert Schumann m’avait dit la même chose lorsqu’elle m’avait engagé. Vrai ou faux, je ne sais pas. Mais je pense que cette expérience a contribué à ma visibilité.

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Youtube

[MT180] Ma terre première pour demain - Arsène Mango

Lavie Arsène Mango-Itulamya, doctorant au DE de Géologie, a remporté le prix du public lors de la finale belge de "Ma thèse en 180 secondes" organisée par l’Université libre de Bruxelles en 2018. Sa présentation "Ma terre première pour demain" portait sur la valorisation des gisements argileux pour la fabrication des produits en terre crue.

Quels sont vos projets pour le futur ?

Pour le moment je compte continuer à acquérir une expérience professionnelle internationale afin de mieux accomplir plus tard ce qui m’a motivé à faire des études de géologie.

Aux (futur·e·s) étudiant·e·s en Sciences

J’ai toujours pensé que la qualité d’un scientifique se mesure non pas par ses performances personnelles, mais par son apport à la société. En particulier aux plus nécessiteux. Plus que jamais, le monde a besoin des scientifiques. C’est à dire des personnes capables de comprendre le monde qui nous entoure, d’apporter des solutions à des grands défis et aider les décideurs à prendre des bonnes décisions pour la société.

Arsène Mango

Publié par Sylvie Marchal, le 8 février 2021
modifié le 12/10/2023

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