Rencontre avec Marie Trotta, Master en Sciences géographiques (2009) et Docteure en Sciences (2015). Attirée par les sciences et ouverte aux sciences humaines, Marie Trotta est Analyste à la SPI.

alumni Trotta Marie 

Pouvez-vous nous résumer votre parcours ?

J’ai réalisé mes études de géographie à l’ULiège de 2004 à 2009. Je faisais partie des premiers diplômés du master en géographie (passage des études de 4 à 5 ans) où j’avais choisi l’orientation appliquée (15 crédits de cours dédiés à l’aménagement du territoire). Pendant mon master, j’ai également réalisé un Erasmus à l’Université d’Utrecht. C’était une très chouette expérience qui m’a ouvert sur d’autres manières d’enseigner la géographie.

Après mon master, j’ai réalisé une thèse de doctorat au sein de l’Unité de géomatique, avec cette particularité que je n’avais pas suivi l’option “géomatique” durant mon master. Cette thèse dans le domaine du profilage géographique était également très opérationnelle. L’objectif était de définir des zones prioritaires de recherche pour des agresseurs sériels sur base de la localisation des sites de crime. J’y ai fait des rencontres diverses : des chercheurs étrangers, des enquêteurs, etc. En outre, cela m’a permis d’acquérir des compétences supplémentaires en traitement et gestion de données ainsi qu’en gestion de projet.

Après ma thèse, je suis partie vivre six mois à Oxford dans la cadre du postdoctorat de mon compagnon et je me suis occupée de notre fille (âgée de deux ans à l'époque). J’ai ensuite travaillé presque deux ans comme chercheur pour l’Institut Belge de sécurité routière où je réalisais des études exploitant, entre autres, des données GPS collectées sur les routes.

Enfin, je travaille actuellement à la SPI – agence de développement pour la province de Liège. J’y suis analyste pour le département Etudes où je développe également des outils de monitoring du territoire et d’aide à la décision.

Pourquoi avez-vous décidé de suivre les études de géographie?

J’ai décidé de suivre des études de géographie car j’avais un attrait important pour les sciences (la chimie, les mathématiques, la physique) mais j’avais envie de rester ouverte aux sciences humaines. J’ai trouvé ce compromis après beaucoup de réflexion. L’ouverture sur le monde de la géographie m’a particulièrement séduite. J’avais commencé la géographie pour la gestion des risques naturels puis finalement j’ai préféré la géographie économique.... et enfin la géomatique.

Quels sont les points forts de votre formation à l’ULiège ?

Les points forts de ma formation sont - de solides compétences théoriques notamment en géostatistiques et en systèmes d'information géographique, une approche combinant sciences naturelles et sciences humaines permettant une bonne compréhension des problématiques de développement territorial et une thèse tournée vers l'opérationnel qui m'a permis de compléter mon profil avec des compétences informatiques avancées (programmation, bases de données) ainsi qu'en gestion de projet.

Quelles ont été vos motivations pour réaliser un doctorat ?

Durant mon master, déjà, j’avais envie de réaliser un doctorat. Je ne sais pas si les raisons étaient fondées... ou si je l’envisageais simplement comme une manière de placer la barre plus haut. Pourtant lorsque j’ai réalisé mon mémoire de master, première confrontation avec la recherche scientifique, ça n’a pas toujours été une partie de plaisir.

Après mon mémoire, le professeur Donnay m’a proposé de déposer un projet FNRS. C’est le caractère opérationnel de la cartographie criminelle qui m’a convaincue. J’y ai également vu l’opportunité d’acquérir des compétences dans la géomatique applicables dans le monde professionnel.

Quelle a été votre motivation pour prendre une charge de cours temporaire dans l’unité de Géomatique de l’ULiège ?

C’est surtout un concours de circonstance avec le départ de Yves Cornet. Ma motivation, c’est l’analyse spatiale, domaine dans lequel j’ai pu me spécialiser lors de ma thèse de doctorat. Je me suis efforcée d’y apporter mon expérience plus opérationnelle et de faire ainsi le pont entre recherche et applications.

En quoi consiste votre travail actuel?

Mon travail actuel comprend deux grandes parties : la réalisation d’études socio-économiques et stratégiques en relation avec les questions de développement territorial sur lesquelles travaille la SPI et une partie dédiée à la conception de tableaux de reporting pour l’organisation ainsi que des clients externes. Avec la crise Covid, j’ai travaillé en partenariat avec les services du gouverneur de Liège, l’inspecteur d’hygiène fédéral et les directions médicales des hôpitaux liégeois pour mettre en place un outil de monitoring de la situation épidémiologique et sanitaire en province de Liège. J’accompagne également les zones de secours dans leur stratégie immobilière (étude de changement de localisation de postes de secours et scénarisation des impacts impliqués par ces derniers).

Décrivez-nous une de tes journées habituelles ?

Mes journées sont en fait fort variées avec cette particularité que je suis très libre dans mon travail.
J’ai du travail de bureau, des rencontres avec des organismes gérant le territoire ou des représentants du monde des entreprises. Mon travail est avant tout d’écouter leurs besoins en termes d’information ou d’étude et ensuite de proposer une méthodologie adaptée, voire de concevoir un tableau de bord dynamique répondant à leur besoin. Je réalise également ces missions pour les autres départements de la SPI.

Pour réaliser ces traitements, j’utilise les SIG, les bases de données ainsi que de la programmation (R-). Mais mon travail ne se limite pas aux données, il s’agit également de synthétiser clairement l’information, de dégager les enjeux et de le communiquer clairement. En parallèle, j’apporte également un support sur des projets plus techniques (ex Mind-it – projet Smart Region).

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Youtube

Made In Hannut - la commune en chiffres clés

Présentation par Marie Trotta lors du Made In hannut 2019, un événement de networking entre patrons destiné à célébrer les producteurs et les fabricants au travers d’une approche par localité.

 

Quels ont été les apports de votre formation dans votre vie professionnelle ?

Ma vie professionnelle exploite tous les jours la formation que j'ai reçue. Cette formation me permet d'avoir une vue hélicoptère sur les problématiques de développement territorial que j'analyse à la SPI et de développer des méthodes d'analyse originales concernant ces problématiques. Mon doctorat m'a également appris à apprendre et c'est également un apport essentiel. Ainsi, selon moi, la formation de base qu'on reçoit à l'Université évolue grâce à une expérience professionnelle diversifiée. Grâce à mon doctorat, je me sens à l'aise sur des projets complexes qui requièrent une approche innovante.

Quels sont vos projets pour le futur?

J’avoue que je me projette peu dans le futur actuellement. Je suis déjà bien occupée avec le présent. J’aimerais toutefois multiplier les ponts entre recherche académique et outils opérationnels. De mon point de vue, c’est un point essentiel pour réaliser des études stratégiques et prospectives qui pourront à terme impacter positivement le territoire.

Quels conseils donneriez-vous à un jeune diplômé qui cherche du travail ?

De construire son expérience par étapes. On n’obtient pas le job de ses rêves du jour au lendemain mais on peut l'atteindre en renforçant ses compétences au fur et à mesure de son parcours.
De rester ouvert, attentif également. Je continue à apprendre tous les jours dans mon travail. Cela me permet d’évoluer mais également de ne pas m’ennuyer.
Enfin de ne pas avoir peur de contacter d’anciens diplômés pour avoir des conseils ou des pistes sur les organismes ou entreprises auprès desquelles postuler.

Aux jeunes diplômés à la recherche d'un emploi

Restez ouvert, attentif également ! Je continue à apprendre tous les jours dans mon travail. Cela me permet d’évoluer mais également de ne pas m’ennuyer.

marie Trotta
Nous remercions l'ALGULg (Association des Alumni en Géographie de l'Université de Liège) qui nous a permis de repartir d'une interview parue dans son bulletin  et Marie Trotta qui l'a aimablement actualisé !

Publié par Sylvie Marchal, le 11 mai 2021

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