Rencontre avec Judith Biernaux, Master en Sciences spatiales (2014) et Docteure en Sciences (2018). Passionnée par l'astrophysique depuis l'enfance, Judith Biernaux travaille à l'Administration recherche & Innovation de l'Université de Liège.

Alumni Biernaux Judith 

Formation

Pouvez-vous résumer votre parcours ?

J’ai passé un bachelier en sciences physiques en 2012 puis un master en sciences spatiales en 2014. Ensuite, je me suis lancée dans un doctorat en sciences spatiales, que j’ai terminé en 2018. Mon choix d’études, dès le bachelier, était dès le départ déterminé par la passion pour l’astrophysique qui m’anime depuis toute petite.

J’ai fait toutes mes études à l’Université de Liège, qui est très réputée pour son excellence dans le domaine de l’astrophysique. Vers la fin de mes études secondaires, j’avais déjà beaucoup entendu parler de la recherche en astrophysique à la Faculté des Sciences à Liège, dans les médias ou lors d’évènements de vulgarisation scientifique par exemple. Ainsi, je suis arrivée à 17 ans à l’ULiège avec un objectif bien défini : profiter de cette excellence et devenir astrophysicienne ! Le doctorat est donc venu tout naturellement dans mon parcours d’étude, puisque c’est le premier pas vers une carrière académique, celle que je visais à l’époque.

Petit plus : l’Université de Liège a la réputation d’être accueillante, chaleureuse et festive, ce qui n’est pas rien quand on débarque fraîchement sorti de rhéto dans une ville qu’on ne connaît pas ! L’accueil des étudiants en Faculté des Sciences, les différents cercles, l’entraide… tout cela m’a rendu la transition vers les études universitaires bien plus douce que ce à quoi je m’attendais !

Quels sont les points forts de votre formation à l’ULiège ?

Le master en sciences spatiales de l’ULiège est une formation riche, vaste et complète. Les différentes unités de recherche en sciences spatiales regorgent d’experts aussi bien théoriques que techniques, dans les méthodes de traitement d’image par exemple ou de modélisation. Un autre point fort de cette formation est son côté familial, puisque les professeurs et encadrants n’hésitent pas à donner de leur temps pour fournir aux étudiants un soutien quasiment individuel. Les petites classes avec moins de dix élèves nous permettaient vraiment de bénéficier d’un enseignement de qualité, nous n’hésitions pas à poser des questions ou à demander de revenir sur un point ou l’autre. Enfin, contrairement à ce que l’on pourrait croire, un master en sciences spatiales donne accès à de nombreux débouchés en plus de la carrière académique : l’industrie, l’innovation, l’enseignement, la finance, l’informatique, la consultance, les bureaux de brevets… sont autant de secteurs où l’on trouve des astrophysiciens.

Point fort de la formation

Un master en sciences spatiales donne accès à de nombreux débouchés en plus de la carrière académique : l’industrie, l’innovation, l’enseignement, la finance, l’informatique, la consultance, les bureaux de brevets… sont autant de secteurs où l’on trouve des astrophysiciens.

Judith Biernaux
 

Profession

Quelles ont été les différentes étapes de votre carrière ?

Au terme de mon doctorat, j’ai choisi de m’orienter vers le monde de l’innovation. Avant même l’obtention de mon diplôme de docteur, j’étais embauchée ! Mon premier poste : consultante en gestion de projets pour une entreprise de Leuven, dont j’avais rencontré les recruteurs lors d’une Job Fair. J’ai été détachée en tant que cheffe de projet chez IMEC, une célèbre entreprise liée à la KUL, où j’étais chargée de l’exécution de projets de développement et d’innovation en micro-électronique. J’ai notamment participé à un gros incubateur de start-ups, et j’ai adoré contribuer au lancement d’entreprises innovantes dans un environnement scientifique.

J’ai ensuite saisi une opportunité pour me rapprocher davantage du monde spatial en exerçant la fonction de chef de projet chez AMOS, une entreprise liégeoise à la pointe de l’innovation dans le développement d’instruments spatiaux. Le travail consistait alors à coordonner toutes les étapes de design, fabrication et vérification de pièces pour des instruments scientifiques voués à être lancés dans l’espace : des sondes, des satellites, des miroirs pour télescopes spatiaux… c’était le milieu auquel je suis attachée, et mon doctorat en astrophysique était une vraie plus-value pour ce poste.

Enfin, début 2020, je suis revenue à mes premières amours : la recherche ! Mais pas en tant que chercheur. En effet, j’ai décroché un poste à l’Administration Recherche & Innovation de l’Université de Liège.

Quelle est votre fonction, en quoi consiste votre travail ?

J’occupe un poste de chargée de projet au sein de l’Administration Recherche & Innovation de l’Université de Liège. En pratique, je m’occupe de sensibiliser, former et soutenir les chercheurs dans la gestion de leurs données de la recherche. Cela touche aux questions de transparence, d’open data, de FAIR data, de reproductibilité des résultats publiés, bref, toutes les bonnes habitudes qui leur permettent d’être les meilleurs chercheurs possibles. Mes journées sont chargées et variées : je donne des séminaires, des formations doctorales, je gère un projet interuniversitaire pour construire des outils de gestion des données, je réponds aux demandes des chercheurs pour le montage de projet... C’est une mission qui me tient fort à cœur. Pendant mes quatre ans de thèse, j’ai parfois ressenti une rupture entre la recherche et le reste du monde, comme si les chercheurs vivaient un peu dans une tour d’ivoire. C’est faux, la recherche rayonne sur d’autres sphères du monde, l’enseignement, l’industrie, l’art, la politique… elle doit être ancrée dans la société, et j’aime favoriser cet ancrage en me mettant concrètement au service de nos chercheurs pour plus de transparence.

Après deux ans dans le secteur privé, quel bonheur de faire à nouveau partie de la communauté universitaire à Liège !

Quels ont été les apports de votre formation dans votre vie professionnelle ?

Au-delà de son contenu scientifique, j’ai acquis des compétences d’analyse, d’esprit critique, d’esprit de synthèse et de gestion de projet qui sont utiles dans bon nombre de professions. Mener à bien une thèse de doctorat, c’est beaucoup de gestion de projet, avec un objectif, des échéances, de l’organisation, des obstacles à surmonter, des collaborations à entretenir… De plus, j’ai découvert un monde fascinant, celui de la recherche scientifique, et combien la science peut apporter à la société via l’innovation, la vulgarisation, et simplement en repoussant un peu plus tous les jours les limites de notre compréhension du monde.

Que vous a apporté votre formation sur le plan personnel ?

J’ai eu le privilège de vivre ma passion à 100% pendant ma thèse. Quelle magnifique expérience ! Le master et le doctorat sont une grande aventure humaine : j’ai noué de très belles amitiés qui durent toujours, j’ai acquis un goût pour le travail de qualité, l’éthique, l’intégrité… ces valeurs me tiennent à cœur et m’animent dans mon travail encore aujourd’hui.

Souhaitez-vous partager une anecdote, un évènement particulièrement enrichissant/valorisant de votre parcours ?

Un de mes meilleurs souvenirs est le TEDx Talk que j’ai pu donner en novembre 2018, à la fin de ma thèse, sur un sujet dont j’adore parler : la science-fiction ! Entre la scène, le public, les caméras et les feux de la rampe, j’avais l’impression d’être une superstar ! Et à ma grande surprise, lorsque je suis arrivée chez IMEC pour mon premier job, mes nouveaux collègues avaient vu la vidéo de mon TEDx sur YouTube. C’était une fierté !

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Youtube

TEDxLiège | Einstein, Star Wars et le temps - Judith Biernaux

Cet exposé a été donné lors du TEDx Liège "Back to the Future" en novembre 2018. TEDx est un programme d'événements locaux, auto-organisés, qui rassemblent des personnes pour partager une expérience de type TED.

Quels sont vos projets pour le futur ?

J’aimerais aller de plus en plus loin dans le soutien que je peux apporter aux chercheurs. Je crois fermement à un changement culturel dans le monde scientifique, vers plus de transparence et de confiance entre science et société, pour avancer vers un monde plus juste, plus humain, et tout simplement meilleur. J’espère rester le plus longtemps possible à l’ULiège pour concrétiser ces idées !

Aux (futur·e·s) étudiant·e·s en Sciences ?

Choisissez avant tout des études que vous aimez et que vous allez vivre pleinement, ayez confiance qu’un diplôme de la Faculté des Sciences vous ouvrira des débouchés, même insoupçonnés.

Judith Biernaux

Publié par Sylvie Marchal, le 17 mai 2021
modifié le 12/10/2023

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