Romain Morodo, chercheur au laboratoire CITOS décroche une bourse BAEF pour un séjour postdoctoral à l’Université de Stanford



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Romain Morodo, chercheur au Center for Integrated Technology and Organic Synthesis (Unité de recherche MolSys / Faculté des Sciences) de l'ULiège décroche une bourse BAEF (Belgian American Education Foundation) pour effectuer un séjour de recherches d'un an à l'Université de Stanford (Californie). Ses recherches à l'interface de la chimie organique et du génie chimique consistent à utiliser de nouvelles technologies et méthodes catalytiques pour le développement de nouveaux biomatériaux.

RRomain Morodo a étudié les sciences chimiques à l'Université de Liège, où il a obtenu son diplôme de Master en 2018. Auparavant, il a séjourné à Avon (France) pour un stage de recherche dans l'industrie chez Corning Inc. et est revenu en Belgique pour réaliser son mémoire de Master sur la valorisation de dérivés issus de la biomasse à l'aide de réacteurs en flux continu sous la supervision du Pr Jean-Christophe Monbaliu. Il poursuit actuellement son doctorat dans le même groupe en travaillant sur la préparation en flux continu de composés organophosphorés à haute valeur ajoutée, incluant des matériaux biodégradables, des ingrédients pharmaceutiques actifs et des ligands pour la catalyse asymétrique dans le cadre d'un projet de recherche européen collaboratif.

En tant que domaine en constante évolution, la chimie macromoléculaire a toujours attiré une attention considérable en raison de la pléthore d'applications qui en résulte. Ceci est dû en partie aux développements dans la méthodologie de synthèse, la catalyse et la chimie des procédés qui permettent de nouvelles avancées dans la préparation de polymères. De nouveaux progrès récents ont notamment été apportés par le besoin d'un contrôle plus élevé sur divers paramètres tels que la composition, la fonctionnalisation, la dégradabilité, la durabilité, l'architecture ou la longueur des nouveaux polymères. Les applications biomédicales, en particulier, exigent une attention particulière sur le matériau utilisé, non seulement en raison de la biocompatibilité et de la biodégradabilité nécessaires, mais aussi sur d’autres paramètres pour garantir la délivrance ciblée du principe actif. Les progrès récents concernant les procédures organocatalysées reposant sur de petites molécules organiques plutôt que sur des catalyseurs à base de métaux pour des réactions de polymérisation ont ouvert de nouvelles opportunités pour la préparation de matériaux spécifiques. Ces méthodes complètent les polymérisations catalysées par les métaux de transition par différentes voies mécanistiques vers de nouveaux polymères tout en évitant l'élimination coûteuse des contaminants métalliques pour des applications biomédicales et microélectroniques.

Le développement de nouveaux polymères fonctionnels présente des avantages notables pour les applications biomédicales. Pourtant, malgré les efforts considérables déployés pour préparer ces composés, les processus intensifs en temps, en ressources et en main-d'œuvre nécessaires pour générer de nouvelles familles de matériaux freinent leur développement. Durant le projet de Romain Morodo, ce problème sera abordé en développant une plateforme programmable à haut rendement et en flux continu pour la préparation de nouvelles familles de polymères et la préparation en amont des monomères sources. L'association de polymérisations organocatalysées efficaces avec un système en flux continu permettra de générer avec une haute productivité une grande variété de matériaux polymères en un temps réduit tout en contrôlant efficacement leurs propriétés physiques, ce qui est requis pour la plupart des applications biomédicales.

Université de Stanford

Ce projet se déroulera dans le laboratoire du Prof. Robert M. Waymouth (Université de Stanford), qui jouit d'une renommée internationale pour le développement de nouvelles méthodes catalytiques permettant de produire des matériaux polymères pour des applications biomédicales. Ces applications comprennent notamment un vaccin alternatif contre le SARS-CoV2 via l'administration d'ARN messager, l’administration localisée de substances anticancéreuses et des sondes dérivées de la fluorescéine pour des applications de diagnostic. En outre, des collaborations régulières avec d'autres groupes du Département de Chimie et du Département de Médecine de l'Université de Stanford permettent d'évaluer directement les matériaux innovants pour les applications biomédicales, tandis qu'un partenariat durable avec IBM permet de bénéficier de l'expertise de l'industrie.

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