Rencontre avec Ludovic Théate, titulaire d'une licence en Sciences mathématiques (2005) et d'un diplôme d'études avancées (2008). Il est aujourd'hui directeur au sein d'une équipe de consultance en actuariat chez EY.

Ludovic Theate

Formation

Je suis titulaire d’une licence en sciences mathématiques. J’ai ensuite travaillé 3 ans comme assistant au département de mathématiques tout en complétant un DEA (diplôme d’études avancées). Dans un second temps, et tout en travaillant, j’ai également obtenu un master en actuariat (UCL).

 

Pourquoi avez-vous choisi d'étudier cette matière à la Faculté des Sciences de l’Université de Liège ?  Pourquoi avez-vous décidé de suivre ce master ?

J’ai choisi la licence en sciences mathématiques à l’ULiège sur un coup de tête après avoir participé aux journées portes-ouvertes pour les étudiant·es. Avant cela, j’hésitais fortement avec les études en physique ou ingénieur civil, mais une heure du cours d’analyse avec le Professeur Jean Schmets a suffi pour me convaincre que j’étais un matheux en devenir . 

Les points forts de la formation

J’ai beaucoup apprécié le caractère convivial des études au B37. Il y avait un vrai esprit de camaraderie et beaucoup de choses étaient mises en place par le département de mathématiques et par les cercles des étudiant·es pour assurer une intégration optimale des nouveaux et nouvelles venu·es.

Quelles ont été les différentes étapes de votre carrière ?

Après avoir travaillé 3 ans comme assistant à l’ULiège, j’ai ressenti le besoin de me lancer dans une carrière en entreprise. L’actuariat, c’est-à-dire l’application des mathématiques au secteur de l’assurance, m’a directement attiré. J’ai commencé ma carrière au sein de l’entreprise Allianz, au département pricing non-vie, où j’ai contribué à développer des modèles actuariels qui déterminent le montant adéquat de prime à demander aux assurés en fonction de leur profil de risque. J’ai ensuite travaillé 2 ans chez Ethias à Liège, où j’ai principalement travaillé sur des modèles de réservation non-vie, c’est-à-dire des modèles qui déterminent les montants que l’assureur doit immobiliser dans son bilan afin de faire face à ses engagements vis-à-vis des assurés .

J’ai ensuite travaillé 5 ans chez Cigna qui est un assureur santé, où j’ai accompagné la mise en place de la directive européenne Solvency II qui requiert des assureurs de mettre en place des modèles mathématiques afin de déterminer le montant de fonds propres qu’ils doivent maintenir afin de faire face aux risques qu’ils acceptent.

Finalement, je me suis lancé dans la consultance au sein d’un des Big 4 : EY.

 

En quoi consiste votre travail ?

Je travaille pour EY qui est Big 4. Ceux-ci sont historiquement des réviseurs d’entreprise qui ont ensuite étendu leur offre de services vers la consultance. Nous sommes forts d’une équipe de 500 personnes qui se focalisent sur le secteur financier, et qui fournit du support sur un grand nombre de domaines tels que l’actuariat, data analytics, les grands programmes de transformation ou l’audit.

Je suis Directeur au sein d’une équipe de consultance en actuariat. Je fournis du support aux compagnies d’assurance dans divers domaines tels que le développement de nouveaux produits et le calcul du tarif, le calcul des provisions techniques ou encore le développement de modèles actuariels afin de mesurer les risques et de calculer le montant de capital adéquat.

Au quotidien, j’encadre et je coache une équipe de 30 personnes, tous actuaires mais avec des profils et des expériences variés. Dans mon rôle, je suis amené à devoir gérer un grand nombre de projets en parallèle, en particulier au début de l’année, moment où les compagnies d’assurances clôturent leurs comptes : entre l’audit et le conseil, il n’est pas rare de travailler pour 10 à 15 clients en même temps. Mais c’est aussi ce qui fait la richesse du job de consultant, car on est amené à voir beaucoup de choses différentes et à travailler avec un grand nombre de personnes différentes.

 

Quels ont été les apports de votre formation dans votre vie professionnelle ?

La licence en sciences mathématiques de l’ULiège a contribué à ma carrière professionnelle principalement de deux manières. Tout d’abord, elle a contribué à développer une manière de réfléchir et d’aborder les problèmes qui est importante dans le domaine du conseil.

Quand un client nous fait confiance pour un projet qui engage plusieurs centaines de milliers d’euros de frais, il est important que ce client ait la certitude que les consultants vont être à même d’apporter une solution structurée et qui prendra en compte les risques potentiels en cours de projet.

De ce fait, une formation analytique telle que les mathématiques permet de structurer sa pensée et son mode de travail, et de s’outiller sur toute une série d’aspects. Structurer un rapport ou une présentation pour un client n’est fondamentalement pas très différent de structurer les arguments développés dans le cadre d’une preuve mathématique.

 

Et sur le plan personnel ?

Je pourrais simplement répondre : ma famille. Le monde des matheux est assez petit, et c’est par le biais de mes études que j’ai rencontré ma compagne, bien qu’elle soit diplômée d’une autre université que l’ULiège. C’est aussi un des aspects que je retiens de ces études : au jour d’aujourd’hui, je continue à fréquenter des alumnis du master en mathématiques dans le cadre de ma vie professionnelle.

 

Souhaitez-vous partager une anecdote, un évènement particulièrement enrichissant/valorisant de votre carrière ?

Dans le cadre de mon travail chez EY, j’ai été amené à participer à un projet de 6 mois à Londres, chez un des plus grands assureurs européens (Lloyd’s). J’aime beaucoup la collaboration internationale sur des projets de grande envergure, cela permet de rencontrer d’autres cultures et manières de travailler, et cela apporte beaucoup en terme d’enrichissement personnel.

 

Quels sont vos projets pour le futur ?

Je n’ai pas de projets en particulier. Mon travail me permet de m’épanouir et je souhaite persévérer dans cette direction.

Publié par Anthony Dupuis, le 9 juin 2023
modifié le 12/10/2023

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