Rencontre avec une Alumni | Capucine Bertola


Capucine Bertola, licenciée en Sciences géologiques (2005) travaille pour l’asbl Pierres et Marbres de Wallonie et est consultante dans le secteur des carrières, à titre complémentaire. Consciente que tout ce qui nous entoure est étroitement lié à notre sous-sol, soucieuse des enjeux environnementaux et intéressée par de nombreux domaines, ce travail diversifié et créateur de liens lui convient particulièrement.

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Formation

Pouvez-vous résumer votre parcours ?

Lorsque j’étais adolescente, je suis allée en montagne. J’ai été directement émerveillée par ces reliefs et ces paysages. C’est assez naturellement que je me suis orientée vers la géologie ; la géologie regroupe beaucoup de disciplines différentes comme la sédimentologie, la paléontologie, la géophysique, la géochimie...

Pourquoi avez-vous choisi d'étudier cette matière à la Faculté des Sciences de l’Université de Liège ?

J’ai commencé mes études à l’UNamur et je les ai poursuivies à l’ULiège. L’Université de Liège proposait un programme très diversifié avec des cours parfois organisés avec les biologistes, les géographes et avec les ingénieurs. Chaque cours est donné par un professeur spécialisé dans un domaine de recherche. Il y avait également l’intervention de professeurs invités que je trouvais également fort intéressants et plus pratiquo-pratique. Enfin, la formation à Liège comprend de nombreux jours de terrain, en Wallonie et à l’étranger. Ce qui semble primordial dans la formation.

Profession

Quelles ont été les différentes étapes de votre carrière ?

J’ai commencé à travailler pour l’Université de Liège, plusieurs années. D’abord comme assistante et puis on m’a proposé des missions pour la Région Wallonne. Mon professeur avait des conventions avec le Service Public de Wallonie. J’étais délocalisée dans les bureaux à Namur. J’ai eu la chance de visiter toutes les carrières actives en région wallonne. Cela a renforcé cette prise de conscience, à quel point tout ce qui nous entoure est étroitement lié à notre sous-sol.

Préoccupée par les enjeux de l’environnement, j’ai rejoint des bureaux d’études spécialisés en environnement. Là, j’ai travaillé dans des secteurs très variés : aménagement du territoire, urbanisation, éolien, géologie, hydrogéologie, géothermie… Ce fut très enrichissant. J’ai côtoyé les secteurs privés et les secteurs publics en Belgique et également un peu en Suisse.

Pour quel organisme travaillez-vous actuellement ?

J’ai plusieurs casquettes. Je travaille pour une asbl, Pierres et Marbres de Wallonie mais je suis aussi consultante dans le secteur des carrières, à titre complémentaire. Cette complémentarité est importante pour moi.

En quoi consiste votre travail ? 

Il s’agit d’une asbl qui regroupe une trentaine de carrières de pierres ornementales en Wallonie. Je suis la cheville ouvrière de cette asbl mais épaulée par les carriers. Le travail est extrêmement varié et comprend notamment : (1) l’organisation d’événements et de conférences relatives à la pierre naturelle ; (2) les conseils et expertises pour les architectes ; (3) les formations et la sensibilisation à l’usage de la pierre naturelle à destination du public, des administrations, des politiques et (4) la sensibilisation des carriers aux enjeux environnementaux.  Il y a bien d’autres missions et comme j’aime beaucoup l’environnement, l’architecture, le patrimoine et l’aménagement du territoire, tout cela me semble naturel et complémentaire.

A côté de cela, j’encadre les carriers dans leurs démarches environnementales et administratives pour qu’ils puissent poursuivre et développer leurs activités extractives en région wallonne. C’est essentiel que la Belgique puisse rester autonome et compter sur l’approvisionnement d’une matière première locale.

Toute cette diversité me plaît beaucoup. Comme j’ai touché énormément de secteurs différents que ce soit dans le privé ou dans le public, j’essaie de créer des liens et de faire avancer les choses.

Les formations complémentaires que j’ai faites régulièrement m’ont permis d’en apprendre toujours plus et de faire des ponts entre tous ces secteurs.

Apport de votre formation

Quels ont été les apports de votre formation dans votre vie professionnelle ?

Les études de géologie sont très pluridisciplinaires et je pense qu’elles le sont encore plus maintenant. Le contact université et secteur professionnel est vraiment très important. Il est crucial d’avoir une vision concrète et pratique de ce que chaque cours apporte.

Et sur le plan personnel ?

Les sciences naturelles favorisent l’observation. C’est un sens qui est particulièrement développé lors des cours/terrains où on nous demandait d’observer et de dessiner. De manière générale, le fait d’observer correctement permet de mieux comprendre et de tirer des conclusions plus justes.

Cette disposition acquise agrémente chacun de mes voyages ou déplacements par l’observation du sol,  des affleurements, du paysage, des constructions en pierre naturelle et du patrimoine.

Quels sont vos projets pour le futur ?

Il y a eu une vraie prise de conscience depuis un moment sur le réemploi, l’enjeu de l’infiltration des eaux, la gestion parcimonieuse des ressources, l’environnement, la diminution de l’empreinte carbone dans la construction, la formation des métiers de la pierre en pénurie. Cette prise de conscience n’est pourtant pas concrétisée partout et à tous les niveaux. Il y a encore du pain sur la planche et c’est une sensibilisation permanente. 

Aux futur·es étudiant·es

Faites les sciences car les enjeux futurs sont énormes ! Nous aurons grandement besoin de scientifiques et d’ingénieurs pour relever tous les défis qui nous attendent.

Capucine Bertola

Publié par Sylvie Marchal, le 5 juillet 2023
modifié le 12/10/2023

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