Expédition scientifique

L’ULiège participe au projet BRAIN-be MICROBIAN



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Valentina Savaglia, jeune doctorante au Centre d’Ingéniérie des Protéines (InBios-CIP – Faculté des Sciences), participe pour la deuxième fois à la campagne d’étude en Antarctique du projet MICROBIAN. Le projet, financé par la politique scientifique belge (BELSPO - BRAIN-be), s’intéresse aux effets des changements climatiques sur la biodiversité dans des zones extrêmes de l’Antarctique.

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Antarctique, le continent le plus méridional de notre planète, est aussi le continent le plus froid et le plus sec qui présente, dans les zones libres de glace,– des habitats aux conditions assez extrêmes et peu propices au développement de la vie. Pourtant, si les conditions microclimatiques le permettent, on y retrouve des communautés vivantes, souvent composées de microorganismes, lichens, mousses et invertébrés. C’est dans les régions des Montagnes Sør Rondane reculées et jusqu’ici peu étudiées par les scientifiques, que des chercheurs belges vont effectuer des prélèvements en vue d’étudier l’impact des changements climatiques sur l’évolution de nombreux organismes. Le projet MICROBIAN, auquel participe l’Université de Liège, souhaite étudier les effets des changements climatiques sur la diversité et les attributs génétiques et fonctionnels (cycle des nutriments et du carbone) des microbiomes des sols de l'Antarctique continental.

SAVAGLIA Microbian prelevement

Sam Lambrechts (UGent) et Valentina Savaglia (ULiège) échantillonnant les OTP (Open-Top-Chambers = simulations du réchauffement climatique) lors de la première campagne  du projet en 2018.

Valentina Savaglia, doctorante au Centre d’Ingiénerie des Protéines (CIP), participe pour la deuxième fois à la campagne d’étude qui vient de débuter pour un mois. « Il faut savoir que les rares zones libres de glace de l'Antarctique sont parmi les environnements terrestres les plus extrêmes, explique la chercheurse. La vie dans ces endroits est dominée par les microorganismes et les chaînes alimentaires sont tronquées, ce qui a un impact sur la consommation de matière organique par les métazoaires. »  Le terrain d’étude des scientifiques est situé dans la région des Montagnes Sør Rondane qui inclut des nunataks (des pitons rocheux escarpés qui s’élèvent au-dessus des glaces) et des massifs montagneux à plus de 1000 mètres d’altitude, et 180 kilomètres à l’intérieur du continent. Cette région est beaucoup moins étudiée que les régions côtières déglaciées et que les vallées sèches de McMurdo, dans lesquelles ont retrouve aussi des zones montagneuses. Les scientifiques vont effectuer de nombreux prélèvements qui seront ensuite rapportés en laboratoires et étudiés afin de :

  • identifier les espèces et les processus qui changent en réponse aux changements climatiques
  • évaluer où et quand des changements dans les processus écosystémiques se produisent le long des gradients de température et de couverture neigeuse et déterminer les seuils environnementaux et les points de basculement
  • prédire les réactions des communautés microbiennes et de leurs fonctions écosystémiques face aux changements environnementaux futurs
  • évaluer les risques potentiels de contamination croisée de microorganismes entre différentes régions libres de glace lors des échantillonnages

« Etudier et comprendre l’évolution de ces communautés en conditions extrêmes est capital, explique Valentina Savaglia. Elucider les facteurs qui façonnent la biodiversité et contrôlent la contribution des ces microbiomes aux processus biogéochimiques nous permettrait de fournir une base scientifique pour leur cartographie et établir une classification de leurs habitats en vue d’élaborer des stratégies de conservation et de gestion de l’environnement.

Pour suivre le projet :

Field expedition 2019 : https://microbianantarctica.blogspot.com/

Field expedition 2018 :http://www.bloggen.be/microbian/

A propos du projet MICROBIAN

MICROBIAN est un projet financé par BELSPO dans le cadre du programme BRAIN-be et coordonné par le Pr Wim Vyverman (Laboratoire de Protistologie et Ecologie Aquatique de l’Université de Gand), en collaboration avec le Dr Annick Wilmotte (Centre d’Ingénierie des Protéines de l’Université de Liège), le Pr Anne Willems (Laboratoire de Microbiologie de l’Université de Gand), le Dr Quinten Vanhellemont et le Dr Anton Van de Putte (Institut Royal Belge pour les Sciences Naturelles, Bruxelles), Prof. Bart Van de Vijver (Jardin Botanique, Meise), Dr Aleks Terauds (Australian Antarctic Division, Kingston, Australia) et le Pr Josef Elster (Centre pour l’Écologie Polaire, Ceske Budejovice, République Tchèque).

Le projet MICROBIAN contribuera de manière significative à deux programmes de recherche scientifique en biologie du Comité scientifique pour la recherche antarctique (SCAR) :

  • AntEco (State of the Antarctic Ecosystem) qui se concentre sur les tendances passées et présentes de la biodiversité dans tous les environnements de l'Antarctique.
  • AnTERA (Antarctic Thresholds - Ecosystem Resilience and Adaptation) qui vise à comprendre le fonctionnement actuel des systèmes biologiques pour déterminer les seuils et prévoir la trajectoire des futurs services écosystémiques. (

Le projet fait également partie du groupe de travail interdisciplinaire du SCAR ANTOS (Antarctic near-shore and terrestrial observing system), qui vise à établir un système intégré et coordonné de surveillance environnementale transcontinentale et transrégionale pour identifier et suivre la variabilité et les changements environnementaux à des échelles biologiquement pertinentes, et pour utiliser ces informations pour informer les études biologiques, physiques et géologiques ainsi que pour promouvoir les échanges entre ces champs de recherches.

Contacts

Valentina SAVAGLIA
Dr Annick WILMOTTE

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