Un publication dans Nature Geoscience

La séquestration du carbone par la pompe biologique n’est pas exclusive à l’océan profond



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Une étude menée par Florian Ricour dans le cadre de sa thèse -réalisée en co-tutelle entre le laboratoire MAST de l’Université de Liège et le Laboratoire d’Océanographie de Villefranche-sur-Mer (Sorbonne Université, France) - montre que la séquestration du carbone par la pompe biologique n’est pas l’apanage de l’océan profond et peut se produire à n’importe quelle profondeur de la colonne d’eau. Cette étude fait l’objet d’une publication dans la revue Nature Geoscience.

L

e puits de carbone constitué par l’océan contient l’équivalent de quarante fois la quantité de CO2 présente dans l’atmosphère. Élément majeur du cycle du carbone, la pompe biologique participe à la séquestration du carbone en transportant le carbone organique de la surface de l’océan vers les eaux profondes via trois processus : la chute de particules organiques dans la colonne d’eau, la migration verticale d’organismes et la circulation physique.

Alors que l’on pensait que la séquestration se produisait uniquement dans l’océan profond, au-delà de 1.000 m de profondeur, une étude menée par Florian Ricour, dans le cadre de sa thèse réalisée en co-tutelle entre le laboratoire MAST (sous la direction de Marilaure Grégoire) de l’ULiège et le laboratoire d’Océanographie de Villefranche-sur-Mer, propose un nouveau schéma de la séquestration par la pompe biologique. « Notre étude montre que la séquestration du carbone peut en effet se produire dans toute la colonne d’eau, explique Florian Ricour, premier auteur de l’article. De ce fait, nous avons calculé que les flux de séquestration de carbone par la pompe biologique sur une échelle de temps d’un siècle seraient jusqu’à six fois plus élevés que ceux estimés jusqu’à présent. » Ce concept de « continuous vertical sequestration (CONVERSE) » (séquestration verticale continue) montre  donc que la séquestration de carbone à l’échelle du siècle se produit au-dessus de 1.000 mètres de profondeurs dans de nombreuses régions océaniques.

Cette réévaluation des flux de séquestration du carbone par la pompe biologique pour au moins 100 ans par la méthode CONVERSE montre non seulement que ces flux sont plus élevés que ce qui était connu, mais aussi que la migration verticale et la circulation physique, généralement négligées, y contribuent significativement (20 à 30%). Le flux de séquestration à l’horizon d’un siècle (century-scale carbon sequestration) calculé par la méthode CONVERSE est une nouvelle métrique de la pompe biologique. Cette métrique devrait être utilisée à l’avenir lors du diagnostic des changements dans les flux de séquestration du carbone dans les modèles pronostiques de la biogéochimie océanique.

Biological pump ©Laetitia Drago

Illustration du concept de séquestration continue du carbone par la pompe biologique. ©Laetitia Drago

Référence scientifique

Ricour, F., Guidi, L., Gehlen, M. et al. Century-scale carbon sequestration flux throughout the ocean by the biological pump. Nat. Geosci. 16, 1105–1113 (2023).

doi.org/10.1038/s41561-023-01318-9

Contact

Florian Ricour

Marilaure Grégoire

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